Horreur à Red Hook — Ebook

On sait que Lovecraft qui passa sa vie dans la petite ville de Providence (mais sachant en faire le territoire complexe de son monde fantastique), vécut deux ans à New York, où il se maria. Période dont on sait très peu, sauf qu'elle lui convint mal. Étrangement, ici, pour affronter les dessous de ce quartier légendaire des immigrants de Brooklyn, la scène centrale sera aussi un mariage.

Du grand, du très grand Lovecraft. Affronter le fantastique par la grande ville : on passe du côté de Brooklyn, dans les ports et les wharfs, et ces ruelles de quartiers populaires à flanc de colline, où s'agglomère toute cette populace composite des nouveaux arrivés.

Mais la modernité aussi dans le traitement : rigueur administrative de l'enquête de police (le narrateur principal est un inspecteur), conflits administratifs entre police de la ville et enquêteurs fédéraux, contrebande et immigration clandestine, voilà le décor. Après, on revient chez Lovecraft, maisons en ruines, sous-sols à cryptes, et bien sûr tout le chemin vers l' horreur elle-même, celle qui rend fou, ou qui vous enferme plus profondément encore, parce que vous gardez la raison mais que personne ne vous croit.

Lisez, rien que pour New York, lisez...

Et bien sûr, de notre côté, l'aventure d'une nouvelle traduction, qui prenne Lovecraft dans son génie littéraire, l'extrême précision de tous les registres de langue, les références (ici à Poe ou Gustave Doré), la maestria de composition via l'unité paragraphe, et le découpage narratif.